Destination : 20 , Sens interdit(s)


Le nez

Le nez nous met spontanément en relation avec les êtres et les choses. L’odorat est donc un sens particulièrement important.




Savez-vous qu’il existe un métier dont l’utilisation de cet appendice est indispensable ? non, vous ne voyez-pas ? Le seul métier qui soit basé sur un sens exclusif porte le nom de l’organe correspondant : le nez. Oui, je suis ce que l’on appelle «un Nez», c’est-à-dire que grâce à mon odorat particulièrement sensible, je crée de nouveaux parfums. Je suis à la fois un technicien et un artiste. Nous sommes très peu dans la profession.





Petit garçon déjà, tel un chien, je reniflais la moindre fragrance : j’aimais particulièrement humer les flacons de parfums de ma mère. J’envie les personnes qui ne sentent pas grand chose ; en ce qui me concerne le plus petit effluve arrive à mes narines et me dérange. Je suis régulièrement assailli par des odeurs nauséabondes. J’habite et je travaille à Grasse, la capitale du parfum. Vous comprendrez alors que monter à Paris un supplice : lorsque j’arrive dans la capitale par l’autoroute, je sens tout de suite une odeur étouffante, la puanteur des déjections canines m’assaille ensuite souvent lorsque je marche, et l’odeur de chien continue à me poursuivre dans l’ascenseur (et pourtant je les aime), une horreur !





Ce matin-là en entrant dans la cuisine, je me sentis un peu bizarre comme coupé du monde et je n’ai tout d’abord pas compris. Ce n’est qu’une fois installé dans mon petit laboratoire de la parfumerie Fragonard que j’ai réalisé la catastrophe : je ne sentais plus le parfum que j’avais préparé la veille. Mon nez, mon capital de travail devenait inutilisable comment rester «zen» dans cet état ! La première appréhension passée, je me décidais à prendre rendez-vous avec un oto-rhino. Celui-ci me rassura, ce genre de problème ne dure pas, me dit-il. Quelques jours après, ma femme laissa tomber un flacon d’Eau de Cologne qui me prit tellement à la gorge et je me mis à tousser pendant un quart d’heure. Hourra mon nez était débouché !



Christelle