Destination : 83 , Lettre(s) à Dieu


Notre père qui êtes aux cieux


Hé ! Grand Dieu ! Pourquoi cet immense silence ! Tu boudes ou tu déprimes ? Tu ne viens plus à nos réunions de concertations, ton téléphone sonne dans le vide galactique, tu ne réponds à aucun courrier, tu te terres, impossible de te rencontrer. Bon Dieu ! Tu crois t’en tirer aussi facilement ?

Qu’est ce que tu te figurais hein ! Que les hommes allaient religieusement t’écouter, te ressembler, t’obéir, que tu es naïf !
Cela te ronge hein toute cette misère, toute cette violence, tout le saccage de ta si belle planète par tes créatures parfaites enfin presque parfaites.
Mais tu sais bien que tu ne peux t’en prendre qu’à toi ! C’est toi le seul responsable et tu veux que je te dise - Dieu me pardonne – tu as pêché par orgueil.

Cela t’a amusé, excité, mon challenge lors de ta magnifique création mais maintenant tu ne ris plus du tout et tu voudrais me priver de mon triomphe ? Sacré nom de dieu ! Il n’en est pas question. Je veux te voir souffrir, dépérir, je désire contempler tes larmes divines et impuissantes et puis surtout j’exige que tu leur dises que tout est de ta faute, de ta très grande faute, je veux qu’ils entendent une dernière fois la voix de leur Dieu, la voix d’un Dieu repentant et honteux.

Tu n’as plus, grâce à Dieu, de fils à leur envoyer pour les sauver alors quelles solutions te reste t-il, hein ? Il me semble que tu as déjà perdu la partie !
Vois tu ! Moi je n’ai jamais douté ! J’ai attendu patiemment mon heure de gloire, je savais depuis la nuit des temps que tu avais eu tord de vouloir jouer, de relever mon défi, je t’ai piégé et toi du haut de ta grandeur céleste tu n’as rien compris, trop sûr de toi, trop confiant dans tes ouailles.
Dans ton immense bonté et grande miséricorde, en me laissant une miette, une infime parcelle de leur esprit, tu les as à jamais condamnés, car c’est à moi qu’ils obéissent.

Mais qu’est ce que tu imaginais ? Et puis, ce n’est pas tes représentants sur terre qui vont les ramener dans ton église ! Est-ce que tu entends leurs discours ? C’est à mourir de rire ! Ils sont complètement à côté de la plaque, ils n’ont pas évolué d’un pouce alors que moi je progresse, je m’améliore, j’atteints des sommets.

Je t’envoie ce courrier par cumulus postal ave accusé de réception à remettre à mon messager et j’espère que cette fois tes anges déchus ne lui barreront pas la route.
Et puis, ne pense pas t’en tirer à si bon compte, je souhaite te voir vite, très vite car la partie n’est pas tout à fait terminée, il faut que l’on organise une fin du monde digne de nous, digne de moi :

Notre père qui êtes aux cieux que mon règne vienne
Que ma volonté soit faite
Sur la terre comme au ciel

Et oui notre père il faut savoir être bon joueur !

Je te ferai une petite visite très prochainement et tu as intérêt cette fois à m’ouvrir les glorieuses portes de ton royaume sinon je me venge sur ceux d’en bas. Alors ! Plaise à dieu de me recevoir avec tous les honneurs que je mérite et puis un conseil ! N’aies pas trop de peine pour tes infidèles ils ne craignent ni dieu ni diable alors bien fait pour eux !

Gloire à Satan aux plus hauts des cieux
Et guerres sur la terre aux hommes de mauvaise volonté

Qu’en penses-tu ? C’est au goût du jour non ?

Finalement c’est presque frustrant d’en avoir déjà terminé, et puis je suis joueur autant que toi mais pas aussi imprudent, peut être que je vais te laisser un semblant de dernière chance, un rachat possible pour tes âmes égarées, il faut que je réfléchisse, j’ai envie de m’amuser encore un peu !

A bientôt Dieu pour une autre manche !

Ton copain de toujours le bon petit diable !

Chrystelyne