Destination : 90 , Auberge espagnole


Destination 90 ! un brin de poésie pour les vacances !


Bonjour à tous !

Une fois n’est pas coutume, je vous propose un peu de poésie sur ailleurs !
Pour ce faire, la destination 90 vous emmènera sur le chemin des haïkus.

Mais qu'est-ce donc que le haïku ? Le haïku est une forme poétique très codifiée d'origine japonaise, à forte composante symbolique, Il s'agit d'un poème extrêmement bref visant à dire l'évanescence des choses. Un tercet d'habituellement 17 syllabes (5/7/5) qui contient une référence à la nature (kigo). Si la saison ne peut être nommée, le cadre poétique impose le plus souvent de l'évoquer. Sobre, précis, subtil, dense, sans artifice littéraire, il évite les marques habituelles du poétique, telles la rime et la métaphore. Le haïku peut sembler anodin au premier abord, en fait, il est banal ou sublime, tout se jouant sur la corde raide tendue entre le poète et le lecteur. Le haïku ne se contente pas de décrire les choses, il nécessite le détachement de l'auteur. Il est comme une sorte d'instantané. Il n'exclut cependant pas l'humour, les figures de style, mais tout cela doit être utilisé avec parcimonie. Il doit pouvoir se lire en une seule respiration à voix haute, de préférence. Il incite à la réflexion. C'est au lecteur qu'il revient de se créer sa propre image. Ainsi, le haïku ne doit pas décrire mais évoquer.
Juxtaposition de l'immuable et de l'éphémère. Légèreté humoristique désamorçant tout pathos. Art du détail. Fragment de vie, de souvenir, de rêve. Lire et écrire des haïkus, c'est découvrir une conception autre de la poésie. Il ne donne aucun espace à l'abstraction, à l'élaboration des sentiments, à la rêverie. Le haïku est un poème concret, une poésie des sens et non des idées.

Les règles étant faites pour être transgressées, il n'est pas rare de trouver, même chez les classiques, des haïkus ne répondant pas à ces règles. Mais de l'ensemble doit se dégager ce que certains appellent un « esprit haïku » - indéfinissable en tant que tel. Il procède du vécu, du ressentir, de choses impalpables.

La paternité des haïkus est attribuée à Bashô (1644-1694).

« Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. »

Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d'automne


« Brume et pluie.
Fuji caché. Mais maintenant je vais
Content.»

Pour Bashô, le haïku n'est pas dans la lettre mais dans le cœur. Il s'efforce d'exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie C'est une poésie de l'allusion et du non-dit qui fait appel à la sensibilité du lecteur. Par exemple il évite de décrire l'évidente beauté du mont Fuji.


Bashô pratique aussi le journal de voyage qu'il entremêle de délicats poèmes.
C’est pourquoi, en cette période estivale, je vous invite à évoquer vos vacances en de délicats haïkus !

Pour tout savoir sur les haïkus, (structure, règles, contenu, origines, conseils d’écriture) :
http://perso.orange.fr/dominique.chipot/haikus/conseils.html

A lire, des haïkus à profusion avec cette anthologie mondiale :
http://pages.infinit.net/haiku/

Bonnes vacances à tous et bons haïkus !

Amicalement Chrystelyne

Chrystelyne