Destination : 170 , Journal d'un capitaine


Journal intime d'un chat

Journal intime d’un chat.

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> Lundi, 10h:

> Quand je suis né, il paraît que j’étais tout blanc. Mon petit maître ne savait pas que je serais un mâle. Il m’a appelé Chantilly.

> J’ai été élevé avec un copain, qui lui, porte le nom sucré de Caramel. Il y a de sacrés gourmands dans cette famille. Remarquez, gourmand, je le suis aussi.



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> Lundi, 17h:

> Mon petit maître va rentrer de l’école. Je l’attends, roulé en boule sur son lit.

> Je me souviens lorsqu’il m’a amené la première fois dans cette maison.

> Nous avions fait un long trajet dans l’un de ces gros engins bruyants que je n’aime pas et que les humains semblent adorer puisqu’ils les utilisent tout le temps.

> J’étais installé à l’arrière sur les genoux de mon petit maître qui me caressait et me parlait pour me rassurer. Au bout d’un moment, il s’est endormi tranquillement.

> Vous ne le savez peut-être pas, mais nous, les chats, nous sommes capables de ressentir profondément les émotions des humains. Je me suis aussitôt senti apaisé et je me suis endormi moi aussi.



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> Mardi, 8h:

> J’ai voulu rester dehors cette nuit.

> Très tôt ce matin, j’ai réussi à attraper un petit mulot, j’ai un peu joué avec lui, puis je l’ai déposé sur le paillasson.

> Un très beau cadeau que je fais là.

> Parfois, c’est une musaraigne ou bien un oiseau.

> Je ne sais pas si les humains se rendent compte de la valeurs de ces présents. C’est qu’il nous en faut de la ruse et de la patience, pour parvenir à d’aussi fabuleux résultats!

> Paresseux, nous? Ceux qui emploient ce terme ne nous connaissent pas. Nous méritons bien nos siestes!

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> Mercredi, 11h:

> Je me repose à côté de Caramel, mon vieux pote de toujours.

> Nous en avons fait des bêtises ensemble!

> Nous connaissons le moindre recoin de la maison, même l’intérieur du lave- vaisselle. C’était rigolo, quand nous étions petits, de nous promener parmi les verres et les assiettes sales!

> Je me souviens aussi de l’une de nos collaborations, très efficace:

> monté sur le buffet de la cuisine, je sautais sur la poignée de la porte et Caramel, avec la patte, parvenait à entrouvrir suffisamment le bas pour que nous puissions nous faufiler dans le couloir...

> A cette époque, nous nous sommes pas mal bagarrés , de mémorables galopades à la tombée du jour... et hop! je fondais par surprise sur Caramel...et hop! à son tour de me surprendre! Et puis au bout d’un grand moment, épuisés, nous nous endormions immédiatement dans notre panière, bien serrés l’un contre l’autre...

> Ce qui est également très pratique à deux, c’est la toilette. Nous nous sommes bien entraidés lui et moi.

> D’ailleurs, ça me rappelle que je ne me suis pas lustré les poils depuis au moins deux heures... Allez, au boulot!

> Quand je pense à cette expression idiote:"une toilette de chat" pour désigner un débarbouillage vite expédié, c’est révoltant, oui! J’y passe des heures, moi, à me faire beau!

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> Jeudi, 18h:

> Encore celle-là! Qu’est-ce-qu’elle peut m’énerver!

> Quelle idée aussi d’arriver sans qu’on lui ait rien demandé!

> On l’a trouvée un soir dans la haie de notre jardin. Elle était toute petite, affolée, à peine sevrée.

> Mais moi, je suis sûr qu’elle a fait exprès de venir là pour nous embêter, Caramel et moi.

> Les parents du petit maître ont essayé de la donner, mais personne n’en a voulu.

> Et évidemment, elle est restée là.

> Pussy, ils l’ont appelée. Quelle enquiquineuse!

> Enfin, il paraît qu’il faut s’adapter dans la vie. Alors, je m’adapte. Mais ce n’est pas tous les jours facile...

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> Vendredi, 7h:

> Voyons ce qu’il y a de bon à déguster aujourd’hui... Ah non! encore l’odeur de Pussy, elle exagère! Après avoir fini les croquettes de sa gamelle, elle vient voir dans les nôtres, au cas où.

> Elle devrait faire davantage attention à sa ligne, elle va devenir énorme à ce rythme-là!

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> Vendredi, 19h30:

> Caramel s’est installé sur les genoux du petit maître, il ronronne comme un bienheureux. Pussy dort sur la table à repasser au milieu du linge propre, j’en connais qui vont vite la déloger quand ils s’en apercevront!

> Donc, la voie est libre. Direction la cuisine. A part moi, les deux autres n’ont pas réagi à la bonne odeur de viande qui s’en dégage...

> Je n’ai plus qu’à me frotter doucement contre les jambes de la cuisinière, la regarder avec mes grands yeux bleus; je sais que personne n’y résiste dans la maison.

> Voilà, le tour est joué. Humm, que c’est bon!

> Finalement, malgré cette peste de Pussy, je ne suis pas mécontent d’habiter là.

> Bon, maintenant, je vais voir Martine. Qui est Martine?

> C’est notre adorable voisine. Caramel est né chez elle. Vous comprenez, il m’a amené là-bas alors que j’étais encore tout petit.

> Alors c’est ma deuxième maison.

> Sur ce, je vous laisse. A la prochaine!

> MIAOUOUOU!!!

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Lilas