Destination : 1 , De toutes les couleurs !


Mes couleurs

Cette fin de semaine, j’ai été impressionné par un vert tendre, si doux, si
printanier. (Ici, à Québec, le printemps commence à peine après nos longs mois
d’hiver !)



Les jeunes bouleaux blancs, comme les plus vieux, laissaient poindre des petites
feuilles à peine plus grosses que l’ongle d’un doigt, mais sur des kilomètres
autour du lac Saint-Joseph, il n’y avait rien de plus beau que ce petit vert
tendre contrastant avec le vert profond, presque dur, des conifères.



Coupé dans un ciel d’un bleu clair de printemps parsemé de petits nuages blanc,
sur un fond de lac bleu quasi noir, ce vert avait la fraîcheur qu’il me fallait
pour me de donner l’entrain nécessaire pour empoigner le râteau à feuille et
commencer à racler le terrain. Deux grandes inspirations et me voilà parti à
gratter la pelouse et les abords du sous-bois où quelques pulmonaires avaient
décidé de fleurir entre les trilles rouges comme s’ils étaient gênés par ma
visite.



À grands coups de râteau, j’ai failli décapiter quelques têtes de violons
cachées sous un tapis de feuilles mortes. Encore un petit vert tendre pour me
ragaillardir et finir le travail. Un peu d’eau, deux ou trois bouffées d’air,
les yeux pleins des couleurs qui me change d’un trop long hiver et de la
grisaille, j’entends qu’on appelle. « J’ai trouvé la couleur pour la chambre, me
lance Diane une revue de décoration dans les mains. Ce petit vert-là, ça ne te
rappelle rien. Ça serait parfait pour la chambre ! »



Certain que ce serait parfait, il faudrait juste que je dessine quelques
bosquets de bouleaux et j’aurais l’image du chalet dans la maison. C’est la
première couleur… reste encore à décider pour le boudoir, la salle familiale, le
grand salon, la salle à manger, les deux salles d’eau. Dans deux semaines, je
vais troquer le râteau pour les pinceaux… J’aurai des couleurs plein la tête,
les mains, la chemise… alouette !



Deux grandes bouffées d’air frais, deux coups de râteau, un grand verre d’eau
fraîche, encore une heure et je pourrai m’asseoir, profiter du soleil, des
couleurs qui reprennent vie, qui reprennent le dessus sur l’hiver. Tiens, un
voilier d’outardes qui jacassent avant de se poser sur le lac. J’arrête ! Faut
bien que je profite de ce moment-là et que je m’empiffre de beau temps avant de
retourner en ville…




Yves