Destination : 39 , Ecrire en chanson
Le fils prodigue
PROLOGUE 
C’est un endroit qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie
Il y a du linge étendu sur la terrasse, et c’est joli !
On dirait le Sud, le temps dure longtemps,
Et la vie surement, plus d’un million d’années
Mais toujours en été ! 
SCENE 1 :
La mère : 	Il rêvait d’une ville étrangère
		D’une ville de filles et de jeux		         Il voulait vivre d’une autre manière,
		Dans un autre milieu…
Le fils :	Là-bas, tout est neuf et tout est sauvage
		Libre continent sans grillage,		
		Ici nos rêves sont étroits
		C’est pour ça que j’irais là-bas.
Le père :	Ils quittent un à un le pays,
                Pour s’en aller gagner leur vie	
		Loin de la terre où ils sont nés.
Le fils : 	Mes chers parents, je pars
		Je vous aime mais je pars	           
		Vous n’aurez plus d’enfant, ce soir…
SCENE 2 :
Le fils :	Un beau jour, sur un rafiot craquant 
                De la coque au pont
                Pour partir je travaillerai dans 
                La soute à charbon,                  
                Prenant la route qui mène 
                A mes rêves d’enfants 
                Sur des îles lointaines 
                Où rien n’est important, 
                Que de vivre … 
La fiancée : 	Ne me quitte pas,
                Je ne vais plus pleurer, 
                Je ne vais plus parler,
                Je me cacherai là, 
                A te regarder danser et sourire
                Et à t’écouter chanter et puis rire		        Laisse-moi devenir l’ombre de ton ombre
                L’ombre de ta main, l’ombre de ton chien,
                Mais, ne me quitte pas, … ne me quitte pas…
Le fils :	Mes amis je dois m’en aller
		Je n’ai plus qu’à jeter mes clefs
                Car elle m’attend depuis que je suis né :
		L’Amérique !
SCENE 3 :
La mère :	Je ne rêve plus, je ne fume plus, 
                Je n’ai même plus d’histoire,     
		Je suis laide sans toi, 
                Je suis seule sans toi,                
                Je suis comme un orphelin dans un dortoir…
La fiancée :	Et maintenant, que vais-je faire ?
		De tout ce temps, que sera ma vie 
		De tous ces gens qui m’indiffèrent,
		Maintenant que tu es parti …
		
Le Père :	Puisque là-bas vous êtes ses amis
		Asseyez-vous et parlez-moi de lui
		Il voulait voyager du Sud au Nord
		Et pour qu’il soit heureux j’étais d’accord…
SCENE 4 :
Le fils :	Dans le Port d’Amsterdam, 
                Y’a des marins qui dansent	              
                Les rêves qui les hantent,
                Au large d’Amsterdam…
	Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture,
	Y’a même pas d’abeille sur les pots de confiture      
	Y’a même pas d’oiseaux, même pas la nature,
	C’est même pas une maison…
	Quand je s’rai fatigué de sourire à ces gens qui m’écrasent
		Quand je s’rai fatigué de leur dire toujours les mêmes phrases
		Quand leurs mots voleront en éclat                              
		Quand il n’y aura plus que des murs en face de moi
		J’irai dormir chez la dame de Haute-Savoie !
SCENE 5 :
La fiancée :	Dis, quand reviendras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ?
		Que tout le temps qui passe, ne se rattrape guère,
		Que tout le temps perdu, ne se rattrape plus ?       
Le fils : 		Je t’envoie mes images, je t’envoie mon décor,
		Je t’envoie mes sourires des jours où je me sens plus fort,
		Je t’envoie mes voyages, mes jours d’aéroport,	        
		Je t’envoie mes plus belles victoires sur l’ironie du sort.
SCENE 6
Le fils :		C’est moi, c’est l’Italien, 
Est-ce qu’il y a quelqu’un, est-ce qu’il y a quelqu’une ?
D’ici j’entends le chien,                                                                    
Et si tu n’es pas morte, ouvre-moi sans rancune …
Je rentre un peu tard, je sais, 
Dix-huit ans de retard c’est vrai…
La fiancée :	Avec le temps, avec le temps va, tout s’en va
		On oublie le sourire et l’on oublie la voix,		
		Le cœur quand ça bat plus, c’est pas la peine d’aller
		Chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien.
Le fils : 		Je reviens te chercher, 
Je savais que tu m’attendais			            
Je savais que l’on ne pourrait 
Se passer l’un de l’autre longtemps
La fiancée :	Il suffirait de presque rien, peut-être dix années de moins
		Pour que je te dise « Je t’aime ».                            
		Que je te prenne par la main pour t’amener à St Germain
		T’offrir un autre café-crème.
Le fils :		Ah ! Tu verras, tu verras, tout recommenceras,
		Tu verras, tu verras, l’amour c’est fait pour ça      	     
		Tu verras, tu verras, je ferai plus le con
		J’apprendrai ma leçon sur le bout de tes doigts !
EPILOGUE :				                            
Le fils :		J’ai habillé la dame brune de mes pensées
		D’un morceau de voile de brume et de rosée
		J’ai fait son lit contre ma peau pour qu’elle soit bien,
		Bien à l’abri et bien au chaud contre mes mains.
La fiancée :	Habillée de voile de brume et de rosée       
		Je suis la longue dame brune de tes pensées.
		Chante encore au clair de la lune, je viens vers toi,
		A travers les monts et les dunes, j’entends ta voix.
Les deux : 	Pour une longue dame brune, j’ai inventé
		Une chanson au clair de la lune, quelques couplets.
		Je sais qu’elle l’entendra un jour, qui sait demain,
		Pour que cette chanson d’amour finisse bien.
