Destination : 181 , Quatre mensonges et une vérité


Cap sur...

Cap sur… « Quatre mensonges et une vérité »

- Si, si, si, je vous dis que cette direction est la bonne !

Il n’y avait pas à discuter, le capitaine Jean-François dit le Petit, avait parlé. Et ce n’était pas un mensonge. Alors les moussaillons se dispersèrent sur le pont pour tenir le cap. Certains râlaient, d’autres riaient, mais tous se demandait où ce nouveau voyage les emporterait…

Déjà, Jean-François dit le Moyen, le chef d’équipage du navire Ailleurs, escorté de ses chats, guidait les opérations, rassurait les novices, secourait les perdus… En cuisine, quelques matelotes bien chevronnées, Evelyne, Fabienne, Marie-Hélène, Marianne et Lydie, aiguisaient leur lame et concoctaient des plats fabuleux. En cabine, un groupe de nouveaux embarqués Guy, Michel, Lilac et Nic, perplexes, devisaient pour démêler le vrai du faux. Ils avouaient crouler sous les dépêches et même certains, fébriles, en perdaient le sommeil, accrochés à leur messagerie…

A terre, la chef de la Capitainerie, Myriam, suivait l’avancée du navire et envoyait des courriers personnalisés à chaque membre de l’équipage. Lorsque la destination lui semblait trop longue, elle proposait quelques excursions en terre inconnue.

Cédric, le mousse, accroché au mat, envoyait des missives courtes et incisives à Pierre, le mécanicien, qui répondait par des récits surprenants. A la proue du bateau, Nadia, la sirène non muette, fredonnait des nuées de mélodies foisonnantes de couleurs, de sons qui s’entrelaçaient fougueusement. Jime, le dauphin, lui, caracolait dans les flots et composait des vers.



Boris Cyrulnik, ai-je besoin de le présenter ?, à quai, contemplait, pensif, dans un sourire, l’étendue de ce voyage humain.



Parfois, lors d’une escale, certains navigateurs quittaient le navire. Pour les accompagner, les marins entonnaient ; « Ce n’est qu’un au revoir… Isabelle shimbu, Annick…» Et des nouveaux montaient. C’était alors une pagaille sur le bateau. Une vraie confusion. Mais le capitaine trouvait vite une autre destination et le vent gonflait les voiles du navire Ailleurs…



Epilogue ; Surtout que l’équipée de ce digne navire ne s’offusque pas. A vrai dire, cette histoire est truffée de mensonges. Et pardon pour les absents trop nombreux…



Leïla, écrit en octobre 2012

Leila T