Destination : 199 , Absurd'idées


dest. 199 : Absurd'idées - Le choc des Titans

Absurd'idées …..Le choc des Titans



Cela faisait plusieurs jours que je séchais sur ce sujet. Et pourtant, chaque jour, chaque semaine apportait son lot d'absurdités. Il suffisait d'ouvrir sa fenêtre : celle de son ordinateur ou celle de sa maison. Regarder, Écouter...en quelques minutes, on avait vite fait le plein d'absurd'idées.

Vous raconter ce plein ne servirait à rien puisque vous les connaissez tout autant que moi, n'est-il pas ?



Me voilà de nouveau à la case départ.

En manque d'inspiration, je quittai mon clavier et m'installai sur ma terrasse avec livre, sudoku et mots fléchés. La douce torpeur de cette après midi eut tôt fait de m'emporter.



Un bruit strident me fit sursauter. Quoi ? Déjà les cigales ? Que nenni ;.. le téléphone.

- Pouvait pas sonner à un autre moment, celui-là ?



Et c'est sur cette réflexion râleuse que j'ai trouvé mon package d'absurd'idées….



En préambule et sans le moindre complexe, je pouvais commencer mes propos par « Autrefois, avant, de mon temps ... ». En effet, mon âge m'assure d'un certain recul nourri d'un peu d'expérience et de vécu !



Autrefois, dans les bourgades, voiture et téléphone étaient les signes extérieurs de l'importance des gens qui les possédaient. Certes, il y avait aussi le téléphone « public » installé chez l'un ou chez l'autre habitant. C'était drôle de voir comme ce téléphone devenait tam-tam, colporteur des bonnes et mauvaises nouvelles. En peu de temps, paroles de réconforts, félicitations ou doléances s'épandaient de porte en porte, de quartier en quartier, le réseau social en live !



Peu à peu, le téléphone devint un objet de convoitise. Chacun voulait le sien ! La dentelle aérienne des fils de raccordement témoignait de la progression mais déjà, les uns et les autres déploraient cette toile d'araignée encombrant le bleu du ciel.



Dans les maisons, la roulette du cadran se transforma en touche. Le câble de raccordement s'allongeait, favorisant simultanément l'intimité des locuteurs et la durée des conversations.

A l'extérieur, les raccordements se firent souterrains pour le bonheur de certains et le malheur d'autres qui déploraient un sol pareil à un bout de gruyère.



Les téléphones se multipliaient , se coloraient et changeaient même de formes ! L'imagination au pouvoir ! Il en fallut bientôt dans toutes les pièces pour ne pas avoir à courir ou manquer un appel. D'objet intéressant, il devint envahissant, voire intrusif !



Alors, quelqu'un inventa… le répondeur.

L'homme devenait ainsi maître du jeu : il ne raterait rien, il répondrait ou appellerait selon son bon vouloir. Le principe de « respect de la vie privée » prenait tout son sens… et semait, par la même occasion, la première graine de l'absurdité que je résumerais par « ma vie privée, ma liberté »



Fin du vingtième siècle, il fit une entrée fracassante. On l'appela téléphone portable, mobile, GSM ou cellulaire .

Privilège des nantis à ses débuts, comme son aîné, il fut l'objet de toutes les convoitises. Chacun voulut le sien. Toutes les raisons étaient bonnes pour justifier son acquisition. Les marques, les couleurs, la surenchère à gogo. Ce fut au tour des adolescents puis des enfants de réclamer le leur.

Un impératif absolu : être joignable n'importe où, n'importe quand...



Assisté de son cousin Internet, il permit à tout un chacun de communiquer, de tout partager en live !

Pas une seconde à perdre, il fallait que tout se sache, que tout s'étale : en texte et en images.

Dans la rue, en terrasse, au bistrot, dans le train, chez le toubib, au restaurant…. La vie privé est étalée et détaillée ….



Vous saisissez l'absurd'idée….le choc des titans, l'un s'appelle « Atteinte à la vie privé » , l'autre s'appelle « Je communique »….



Absurd'idée… deviendrai-je ronchon et vieux jeux ?



© Danielle















































Danielle M