Destination : 314 , Après


En souvenir

Janvier, le mois des bonnes résolutions !

Je classe, je supprime dans les boites e-mail.

À nous deux l’ordinateur !



Boite e-mail « Moi divers »

Date : 18/10/2019

Objet : Fifi est morte ce matin à 10 H 30. J’ai du chagrin.

Texte : Bel après-midi

Je voulais partager ma peine : Fifi est morte ce matin à 10 H 30. Le vétérinaire s'est occupé de tout. Elle avait 20 ans. Son état physique déclinait dramatiquement. Il fallait que je prenne la décision.

Une page se tourne et me laisse un peu vide ...

Je vous embrasse.



Il y a certains vieux e-mails qui vous chavirent encore. Le cœur bat plus vite. On ferme quelques instants les yeux.



On a donné toutes ses affaires à Emmaüs, ils abritent et donnent à manger, aussi, aux chats errants.

Rien ne ressemble plus à un homme perdu qu’une bête abandonnée.



J’ai tout nettoyé, plusieurs fois, lavé, jeté ce qui n’était pas récupérable.

Difficile de se débarrasser de tous les poils.



Le silence s’est installé malgré la musique et les conversations.

Elle avait une façon, bien à elle, de nous réveiller, de nous prier de la nourrir, de souhaiter des caresses.



Il est trapu le silence, un géant.

A présent lorsque l’on rentre chez-nous, son haleine glacée nous attend dès l’entrée.



Les miaulements étaient vindicatifs « Comment c’est à cette heure que vous rentrez ? J’ai faim moi ! ».

Je souriais en envoyant un « Bonsoir Fifi ! » et je me précipitais vers les coupelles.



Les amis sont maladroits à force de vouloir être compatissants. « Bien entendu, si vous adoptez un chaton, on est prêt à le garder lorsque vous voyagerez »

« Ça va ? Pas trop difficile ? ».



Leurs paroles s’enfoncent en moi en coups de poings. Je reste forte. Ne pas laisser monter les larmes.



Un peu perturbant d’éviter soigneusement les rayons nourriture pour chats dans les grandes surfaces. L’argent que je ne dépense plus pour Fifi, j’en fait don, tous les mois, au refuge de la SPA.



A présent, les amis amènent leur chien lorsqu’on les invite. Drôle et apaisant de les voir étalés sur le canapé, là où dormait Fifi.



J’arrête ma course pour parler, un peu, avec les chats qui se promènent tantôt fiers tantôt méfiants dans la résidence.

J’ai remarqué, avec bonheur, qu’ils prennent, à présent, le temps de me répondre.

Le ton de ma voix a dû changer.



Je suis très occupée. Pleins de projets en tête ! Mais voyez-vous parfois, dans le silence de l’appartement, lorsque ce fait entendre un craquement, je ne sais pourquoi mais j’imagine une forme féline qui passe subrepticement.

EVELYNE W