Destination : 51 , Petits jeux entre amis


Le match de rugby Corinne - Carole

Les mots de Carole :
Masque, sabre, chapeau, vélo, clé à mollette, porte-plume, bateau, port,
gentleman, diamant, essence, bidon, méhari, météorite, étoile filante.

Les mots de Corinne :
Gratis, électeur, coco, placebo, rhumatisme, torture, parure, mine, point,
galon, déposer, caleçon, avion, château, passeport.


Mêlée et démêlée.

Garofoli aimait se promener tôt le matin du côté du port. Le clapotis d’une
mer huileuse contre les coques des bateaux, l’apaisait. Il avait enfin
bouclé cette affaire bizarre qui, avec son rhumatisme aigu, faisaient de ses
nuits blanches, une vraie torture. Il avait abandonné depuis bien longtemps
toute la pharmacopée que le docteur Naplumal s’acharnait à lui prescrire. Ce
médecin scrupuleux, amateur de météorite et d’étoile filante, mettait un
point d’honneur à vouloir le guérir mais le commissaire savait que tous ces
placebos n’y feraient rien. Quand une affaire le tracassait, son rhumatisme
aussi et le seul remède était de résoudre l’enquête puis de lire le rapport
de son brigadier chef Duraton.

Le froid soleil du printemps avait du mal à percer. Dans un ciel lavé par le
vent, un avion passa traînant derrière lui une large bannière vantant les
mérites d’un candidat aux élections législatives. Garofoli le suivi des yeux
un moment, déchiffrant les boniments destinés à séduire les électeurs.
Toujours pareil, demain on rase gratis….

Eugène Duraton qui avait pris du galon l’année dernière, mettait toujours un
grand soin pour rédiger ses procès-verbaux et quand il venait les déposer
sur son bureau, un frisson d’inquiétude électrisait le commissaire.

En remontant vers le commissariat, il croisa l’adjudant Lapierre qui portait
sur son vélo un bidon d’essence.

Essoufflé le brave gendarme répondit à la mine interrogative de Garofoli :

- On a été appelé sur un accident. C’est à
l’intersection des deux chemins des roses que le mur a violemment heurté une
voiture, chef. Le brigadier a voulu prendre la voiture neuve avec le
gyrophare mais on est tombé en panne.

La journée s’annonçait grandiose. Duraton était en grande forme.
Certainement aussi alerte que le jour de la rédaction du compte rendu sur le
meurtre du conte Archibald d’Archambon, propriétaire du château du méhari.

Garofoli s’installa tranquillement à son bureau en attendant que Duraton
vienne défoncer la porte pour lui dire bonjour, et repris un passage du
rapport :

« ...Le cadavre ne semblait pas en possession de toutes ses facultés. Ca
m’avait tout l’air d’un drôle de coco possédant un passeport britannique.
Nous l’avons trouvé dans son bureau, allongé sur le dos, en caleçon. Il
portait le masque et le chapeau de Zorro, son porte-plume planté dans la
poitrine.

Après les premières constatations, l’adjudant Lapierre et moi-même, avons
cru au suicide par pendaison. Il monte sur son bureau, il se pend et crac,
la corde casse. Il tombe sur le porte plume qui reste planté. Mais comme il
n’y avait pas decorde et que le défunt avait une vilaine plaie sur la nuque
on s’est dit que le pendu était mort le crane défoncé. C’est quand on a
trouvé un sabre plein de sang, qu’on a compris que le corps ne tenait plus
sa tête. C’était donc bien un assassinat…. »

Garofoli avait eu bien du mal à démêler les fils de cette sombre histoire.
En fait d’Archambon était un gentleman aventurier qui avait fait fortune
dans le trafic de diamant. Il avait participé au vol d’une célèbre parure du
dix-huitième siècle et un règlement de compte l’avait fait mourir d’un coup
de clé a mollette que sa voisine, Philomène Marchand avait retrouvé dans son
jardin en cherchant son chat Peaudepaille.


corinne