Destination : 100 , Escale et bilan


Gratouillis de mots, scribouillis de paroles…

Cher Jean-François,

Je fais partie de celles que tu salues à la fin de ton message… oui, ces quelques unes, transfuges de l’atelier de Valérie, qui se sont embarquées sur ton navire, dès le début, en quête d’aventure.
Notre fidélité ancienne (cent ans… euh non, cent destinations, quand même, ça force le respect…) nous vaut donc ton attention, ton amitié même. C’est bien. Ca me fait bougrement plaisir, même. Même si je ne les mérite que partiellement, car je confesse que je n’ai pas été toujours d’un sérieux à toute épreuve. Je me suis laissée aller, longtemps, à une flemme caractérisée. J’avais des excuses, un mot des parents, mais je n’ai pas toujours été très présente dans les premières années. Il est vrai que je me suis rattrapée depuis.
Tu nous as parfois affublées du surnom de dinosaures, fort affectueusement je crois, mais aussi faussement, puisque, contrairement à ces bestioles disparues, certaines d’entre nous sont encore là, et bien là ! Sache, en tout cas, qu’en ce qui me concerne, non seulement je ne t’en tiens pas rigueur, mais en plus, j’ai aimé cette sorte d’irrévérence complice (toi comme un gamin, en train de se ficher gentiment des ancêtres), oui, finalement, j’ai bien aimé être un des dinosaures dans ton arche.
Permets-moi donc, en guise de préambule, de te saluer bien amicalement en retour.

Pour la suite, ce que tu nous demandes est un exercice bien difficile.
«Faire notre bilan en écriture et dans l’atelier» implique qu’on sorte du faire pour réfléchir au comment on fait, et surtout qu’on soit capable de mettre en mots le pourquoi.
Comme à chaque sujet qui arrive, j’ai commencé par renâcler : tes questions sont difficiles, la réflexion que tu suggères est exigeante, zut, j’ai besoin de vacances, moi aussi… et après tout, y a pas écrit « introspecteuse et bilanière »…
Puis, je me suis dit que c’est peut-être bien intéressant de se mettre à réfléchir à ça.
Je m’y colle donc.

Pourquoi est-ce que j’écris ? Ben, parce que…
Ca commence bien !
Comment ? C’est pas ça la question ?
Peut-être un peu quand même… si je dois faire un bilan, c’est bien par rapport à des buts que je me suis fixés, non ?
Et si je veux écrire sans but, moi, là où le vent me pousse ?
Tu te calmes, je te dis que sans projet, pas de bilan, c’est bien connu.
Ca y est, ma fille, les réflexes professionnels qui reprennent d’emblée le dessus : on te pose un problème, tu prends ton crayon, tu poses des mots, tu griffonnes des flèches pour les relier les uns aux autres, mettre en évidence des relations de cause à effet, tu envisages les tenants, les aboutissants – ne pas oublier les aboutissants - des réactions en boule de neige, ou en dominos, ou en ce qu’on veut.
OK, d'accord, ça va, je capitule. La première question, c’est donc : pourquoi j’écris, qu’est-ce que je cherche en faisant ça ?
Qu’est-ce qui peut bien motiver un individu (moi, en l’occurrence), à passer du temps à poser des signes les uns derrière les autres, en quête de sens, à jouer avec les mots, au lieu de sortir se gorger de rires et de soleil, ou respirer l’air du matin ?

J’avoue que, en réalité, je ne le suis jamais demandé avant ce soir.
Même, à dire vrai, j’aime bien l’idée de rester dans un certain flou quant à mes motivations profondes. De considérer que cette activité-là a bien sûr à voir avec mon inconscient, mais dans des liens que je ne souhaite pas creuser.
Mais je peux peut-être seulement rester à la surface des choses ?
Restons donc, et grattons un peu, gratouillons même, au lieu de creuser…

Très longtemps, j’ai seulement « utilisé » l’écriture, dans de nombreux écrits professionnels (articles, bouquin), sans même penser à en faire autre chose qu’un instrument de ma pensée. Sans la relier à autre chose qu’à du travail : le produit de ce travail devant être « carré », efficace, clair et pertinent. J’avais une certaine habileté dans ce domaine. Il m’est arrivé très souvent qu’on me dise : « tiens, toi qui a de la facilité à écrire, tu ne pourrais pas rédiger un papier sur… » et je faisais…
Quand j’avais envie d’une activité artistique, je peignais ou jouais d’un instrument de musique, mais il ne me venait pas une seconde à l’esprit de me lancer dans ce domaine-là, d’associer créativité et écriture.

Ca m’est venu sur le tard, un jour, par hasard, en fait pour relever un défi : un ami, ayant écrit le portrait d’un drôle de bonhomme que nous rencontrions quotidiennement, sans rien savoir de lui, m’a demandé de coucher sur le papier ce que j’en fantasmais. Je n’en fantasmais rien du tout, à vrai dire, pas la moindre petite pensée d’aucune sorte, et le défi m’a d’abord semblé un peu absurde. Puis, vous savez comment les choses s’enchaînent, parfois. Je n’avais rien d’autre à faire ce jour-là. C’était les vacances. Il y avait trop de vent pour faire du bateau, l’eau était trop froide pour nager, il soufflait une tramontane à vous démâter. Il m’avait dit un truc du genre : « chiche que t’es cap’… » et ça, moi, je ne résiste pas. Quand on me provoque…
Et c’est comme ça que ça a démarré.
J’ai pondu en peu de temps, un peu « à la diable », avec une facilité qui m’a déconcertée sur le moment, et sans y avoir réfléchi une seconde avant, le portrait d’un (faux) capitaine et de son « soleil » caché.
J’ai posé un mot, puis une phrase, puis deux, et tout s’est accéléré, j’étais dans un drôle d’état, quelque chose d’une légère ivresse. Je suis arrivée très vite à boucler cette histoire, qui a été jugée « attachante, et même très émouvante, et pour tout dire bien écrite et formidable» par mon ami - il était très sympa et peut-être pas d’une objectivité à toute épreuve… c’était un qui m’aimait très fort, mais bon, je n’ai pas pris en compte cet élément-là dans mon plaisir, juste ce qu’il disait de mon premier essai ; lui, généreux, l’a fait lire à d’autres, qui l’ont apprécié, je l’ai proposé à un site d’édition en ligne (disparu depuis), il a plu, été publié…

Un début bien encourageant, sous forme de jeu.
Conçu par moi, à l’époque, comme une simple activité de vacances, fort plaisante, mais sans lendemain.

Mais dans cette aventure-là, étaient présents deux éléments qui ne m’ont pas encore quittée : l’idée de relever un défi, et l’étonnement né de l’étrange rapport que j’entretiens avec « l’inspiration ».

Si je me mets là, à vouloir écrire quelque chose qui sorte de moi, je panique, ne trouve pas d’idées, ne sais pas comment démarrer, où aller.
Sitôt qu’on me propose un sujet, même s’il me semble absolument à mille lieux de choses qui m’intéressent ou me branchent, il me vient en revanche des flots d’idées. Rien à voir avec les rédactions de l’école, devant lesquelles je séchais (comment raconter ses merveilleuses vacances quand les vôtres ont été pourries ? comment décrire un étal de poissonnier - ah, celle-là, je l’ai encore en tête !- quand on n’y connaît rien et qu’on s’en fout ? comment illustrer « patience vaut mieux que force ni que rage » quand on ne comprend pas ce que ça veut dire, et qu’on expérimente bien les effets positifs et efficaces de certains états de rage ?).
Là, rien ne me gêne, toute contrainte, tout sujet, même bizarre, même a priori éloigné de moi, me stimule, au contraire, extrêmement. M’entraîne même sur des chemins et des voies où je ne me serais jamais aventurée de moi-même.

L’écriture au long cours, au contraire, ça demande des dispositions, du travail, de l’endurance, un véritable univers intérieur… Ce n’est pas si simple. En plus, c’est une activité solitaire, longue, dans laquelle on n’a d’autres repères que soi. Difficile, éminemment difficile !

Pour moi, écrire – je veux dire, écrire vraiment, dans un acte réellement créateur - a à voir :
- avec l’accouchement : de soi-même (écrire « je» suffit à faire grandir en moi le « sujet »), de ses idées, de son style, de sa façon d’appréhender le monde et de le construire (avant que je le nomme, il n’existe pas, quand je le nomme, je l’invente, il se structure, je le modèle)
- avec la communication : de son univers, de son imaginaire, de ses rêves, de sa façon de voir les choses… activité qui a d’étrange le fait qu’en général, on communique « dans le vide », puisque, si on a la chance d’être publié, on ne connaît que rarement ses lecteurs et on n’a pas d’idées de la réception de ce qu’on écrit.

Si je m’en tiens à ces deux éléments (définis ainsi et ébauchés à gros traits), une vraie activité d’écrivaine me semble bien hors de ma portée. La création, c’est trop sérieux pour le laisser entre des mains comme les miennes, je vous le dis.

En revanche, le pétillement éphémère de la créativité, sans se prendre au sérieux, ça me va bien.
Je constate au fil des années comment jouer avec les mots, les agencer dans une parole qui est mienne, sans autre espèce d’ambition, est quelque chose qui me donne la sensation d’être infiniment plus vivante qu’avant.
J’aime bien user des mots, les choisir à ma guise, les peser, laisser émerger des micro-univers, se dessiner des personnages, tout ça rend mon rapport au monde plus proche, plus réel.
Oui, jouer, finalement, c’est ça que je retiens, le plaisir de jouer encore et encore.
Il y a de la gamine en moi, soigneusement cachée sous le dinosaure…

J’étais donc mûre pour un atelier d’écriture…

Il m’a suffi d’acheter un ordi, de me faire installer l’ADSL (il y a longtemps, les toutes premières bandes larges), de traîner mes guêtres sur des sites divers pour tomber sur mon premier atelier virtuel (le fameux atelier de Valérie), encore une fois par hasard.
Comment, il n’y a pas de hasard ?
Peut-être.

J’y ai participé longtemps, avec un réel plaisir, celui de rencontrer des gens, leurs univers. Plusieurs sont devenus des amis, d’abord virtuels, puis pour certains, réels (ça, c’était une sacrée découverte, la façon dont de simples signatures pouvaient se transformer en vraies gens, en chair et en os)
Avec plusieurs d’entre eux se sont mis en place, soit des échanges parallèles (te souvient-il, mon cher JFP, de tous nos échanges privés rigolos autour de Jean D. et des hôpitaux psys, entre autres ?), soit du travail – inter-corrections fouillées de textes, suggestions, textes en retour, textes en prolongement, consignes parallèles continuant le travail initié sur l’atelier.

Au bout du compte, quelque chose de très bouillonnant, des portes ouvertes, et l’imagination qui commence à se débrider en dehors des consignes, en piquant une idée à un tel, en se l’appropriant, en faisant sa propre sauce avec, en remettant cent fois sur le métier etc.
En fait, un atelier a, comme son nom l’indique, quelque chose à la fois de convivial et d’artisanal qui me convient très bien. J’adore me « frotter » à d’autres, je suis très intéressée par l’écriture, mais aussi par le travail de lecture attentive, qui m’amène à apprendre, à expérimenter, à faire mes gammes, à repérer ce qui fonctionne, ce qui fonctionne moins… à essayer moi-même, à me fourvoyer, à entrevoir des chemins pour avancer… Et qui dit jouer, dit jeu de règles…et j’aime bien qu’il y en ait (ne serait-ce que pour pouvoir m’en défaire).

J’ai été étonnée, au fur et à mesure comment ces défis (rien d’autres que des jeux pour moi), ces scribouillages, et ces échanges m’ont amenée à un style de plus en plus personnel, dont parfois je me dis qu’il est même, sur certains sujets et dans certains textes, assez maîtrisé…

Puis exit Valérie, et Ailleurs est né.

Encore un lieu virtuel, mais étrangement, bien réel, bien présent, avec sa couleur particulière, due à la personnalité de son steward.
Jean-François a proposé d’emblée des défis plus élevés que ceux que nous avions rencontrés chez Valérie, des sujets nourris de références culturelles, d’univers intéressants et fort souvent inconnus, de liens entre écriture et lecture, essai et modèle…
Bref, une approche plus littéraire, plus féconde. J’y ai découvert des écrivains que je ne connaissais pas, me suis frottée et confrontée à des approches nouvelles. L’idée d’écrire en parallèle à un auteur est très intéressante.

En fait, ceci m’a donné un certain courage pour me lancer dans des textes plus longs (ébauches de romans, travaux d’écriture plus ambitieux, de plus longue haleine). Je m’y suis plongée en même temps que ma vie faisait des tours et des détours compliqués, et j’ai abandonné la participation à l’atelier quelques temps (alors que c’est lui qui m’amenait sur des chemins détournés, étrangement, mais je ne pouvais pas tout gérer en même temps), en continuant malgré tout à y lire avec plaisir les potes et potesses du début.
J’ai aussi continué à écrire, mais seule, des textes courts, explorant différentes facettes autour d’une même thématique. C’est un travail qui m’intéresse énormément (en quelque sorte la variation autour d’un thème) et qui ne peut pas trouver sa place dans le cadre d’un atelier.
Puis, j’ai éprouvé le besoin et le désir de revenir me remettre au milieu des autres, de me remettre à partager, en accueillant la stimulation que procurent les sujets inattendus et la diversité des approches de l’atelier.

Mon bilan d’écriture ?

Et bien, d’abord, il est quantitatif : je rangeais l’autre jour les textes que j’ai produits, et entre les deux ateliers et ce qu’ils m’ont incitée à écrire en dehors (ou en transgression personnelle des consignes proposées, par exemple), j’ai été étonnée de la quantité d’écrits produite en six ans. Des pages et des pages (ça ferait bien deux bouquins de nouvelles, je pense, même s’il serait nécessaire d’en retravailler plusieurs), avec l’apparition de fils rouges, de thèmes suivis et illustrés, quelque chose de l’ordre d’une certaine cohérence dans l’ensemble…
Il est aussi dans la facilité accrue que je rencontre (même si certains textes me donnent beaucoup de fil à retordre, j’ai fait des progrès, j’ai expérimenté encore et encore différentes façons de faire, j’ai observé comment d’autres que moi résolvaient certains problèmes, j’en ai pris de la graine).
Dans la confiance que ça m’a donné.
Dans le plaisir que j’y ai pris.
Dans le « métier » que j’y ai gagné, sans réellement chercher à le travailler vraiment.
Dans le fait que mon style personnel s’est dessiné, affermi, précisé. Qu’il y a un progrès dans le ton, dans la maîtrise de la narration, du dialogue et du reste.
Dans le fait que se lancer dans ce cadre-là, par la prise de risque (même minime) que cela représente, d’être lu par d’autres, critiqué… est forcément formateur.
Dans le fait que des lecteurs sont à l’autre bout du fil, et que je ne peux écrire qu’en prenant en compte le fait que ce que je vais écrire sera lu. Du coup, ce que j’écris est mieux « ciblé ».
Cette dernière remarque a l’air idiote, certainement, mais j’ai toujours plus de mal à prendre en compte le fait que mon texte puisse être « lisible » et compréhensible quand je n’écris que pour moi.

Quant au bilan de l’atelier lui-même, outre la façon dont il m’a rapprochée de ma propre écriture, il m’a aussi mis sur la piste de certaines méthodes (par exemple, écrire des questions, puis y répondre est une consigne « méthodologique » qui peut être répétée et que je trouve très féconde), ou de procédés d’écriture que je n’aurais pas visités (le « vous », par exemple).

Par rapport à ces réflexions, je pense à quelques règles qui, à mon avis (en fonction de tout ce qui précède) me sembleraient pouvoir améliorer le travail qui se fait sur l’atelier.

Proscrire complètement tout hors sujet : ce qui me semble intéressant et instructif dans un atelier, ce qui nous amène à progresser, est la diversité des approches devant un problème posé à tous. Un des intérêts de l’atelier, pour moi, est que tous soient en train de bricoler, en présence des autres et sous l’oeil des autres, à essayer de trouver des solutions à un problème commun. Le hors sujet ne m’apporte rien (dans ce lieu-là) et en général, d’ailleurs, sauf exception rarissime, je ne le lis pas. Il est hors sujet par rapport à mes préoccupations de « petite main » d’un atelier, dans la mesure où il n’est pas instructif pour moi.
Il m’arrive avec un tel ou une telle, dont l’univers me branche particulièrement, d’avoir envie de lire une production autre, parallèle : dans ce cas-là, ma lecture d’un texte autre est demandée par moi, elle correspond à une curiosité spéciale, ou alors elle rentre simplement dans le cadre d’une amitié, d’une connaissance meilleure de l’autre. Il me semble que ceci devrait toujours se dérouler dans les marges de l’atelier. C’est un des bonheurs de l’atelier, de se faire des amis plus proches, sans que l’ensemble des échanges qu’on a avec eux doive forcément intéresser les autres.
Un atelier d’écriture, à mon sens, n’est pas une communauté de lecteurs stricto sensu.

J’ai beaucoup appris en écrivant des retours construits, en essayant de comprendre pourquoi quelque chose me touche, ou me laisse indifférente, ou me semble incompréhensible, et en tentant de l’écrire (un exercice d’écriture comme un autre).
J’ai beaucoup appris quand d’autres ont pris le temps d’un commentaire précis de mes textes, commentaire qui me confronte à la différence entre mes intentions et la perception que d’autres en ont.

Je suggèrerais de proposer un contrat : par exemple, s’engager à commenter deux textes un peu précisément pendant la durée d’une consigne.
Quelque chose qui nous engagerait dans une démarche d’entr’aide, et qui, du simple fait qu’il existerait, nous éloignerait de l’esprit « tchat » : « ouais, j’adore, moi aussi, ça me rend chose, c’est génial… ». Se faire congratuler est quelque chose qui fait plaisir, évidemment, mais en gros, le plaisir narcissique que cela nous procure est de courte durée, dans la mesure où rien ne précise, ni ce qui entraîne l’enthousiasme, ni ce qui serait de nature à le tempérer.
J’ai participé un temps à un atelier où on était dans l’obligation de travailler la critique approfondie de « tous » les textes, et c’était trop. D’une part, ça prenait un temps fou, d’autre part, si je recevais 20 critiques de mon texte, il n’en restait rien au bout du compte. Cela l’annulait. C’était décourageant.
Certains peuvent aussi vouloir se priver de ces retours, ou penser qu’ils ne sont pas compétents pour en faire.
Pour moi, ce sont des aides précieuses dans l’apprentissage du scribouillard, donc, autant dans la réception que dans la rédaction du commentaire.
Je proposerais donc ça comme règle du jeu (en voyant comment ça peut être vécu avec une certaine souplesse), que chacun s’y colle, au moins un minimum.

Ce sont les premières suggestions que je proposerais, en prenant appui sur la réflexion de ce qui m’avait fait du bien.
La troisième serait aussi de continuer à mettre en relation des thèmes et des auteurs.

Certaines consignes sont en plusieurs temps.
Elles sont toujours intéressantes, parce qu’elles obligent vraiment à élaborer. Malheureusement, les gens ne respectent jamais les délais. Je me souviens que tu avais suggéré un délai nécessaire entre les questions posées (pour revenir à la consigne dont je parlais plus haut) et les réponses, et que certaines s’étaient lancées à une heure d’intervalle, dans des textes premier jet… alors que ta consigne induisait un travail plus lent, de maturation.
Tu pourrais peut-être proposer ce qui vient d’être mis en place sur l’atelier des poudreurs : il s’agissait d’écrire trois versions d’un même événement, en trio, donc. La consigne a été donnée de ne fournir que le résultat fini d’un trio, c’est-à-dire d’obliger les gens à travailler ensemble, d’avoir toutes les discussions que cela implique, mais en dehors de l’atelier. Au moment où les textes sont prêts, ils sont donnés à tous.

Dernière idée, proposer deux sujets, un du type léger et permettant des textes très brefs et faciles, pour les gens qui cherchent autre chose que ce que je cherche dans un atelier, comme du simple amusement, et un autre qui impliquerait plus de travail d’écriture, pour ceux que ça intéresse…

Bon, cher Jean-François, je crois avoir fait un premier tour de ta question.
Je te réitère les propositions que je t’ai déjà faites en privé.
Je te prie de croire à ma sincère amitié.
Je t’embrasse chaleureusement.

Christine
PS je mangerai un « pastel de Belem » à la Confetaria suiça de Lisbonne, en pensant à toi et à Pessoa, la semaine prochaine...



Christine C.