Destination : 265 , Je dirai malgré tout que cette vie fut Ailleurs


Vous l’avez deviné, cette destination sera un hommage à un écrivain illustre qui nous quitta il y a peu : Jean d’Ormesson « Jean d’O. » pour les intimes. Je dois ici vous confesser que je n’ai jamais lu le moindre livre de cet immortel (au sens Académicien français). J’aimais l’entendre jouer son air de dandy cultivé et joyeux qu’il adorait donner. Il surjouait avec beaucoup d’humour ce rôle et laissait entrevoir de beaux restes de cet esprit des lettres français du siècle passé qui fit les belles heures de la littérature française et de Saint Germain des Prés. Si certaines positions, notamment politiques de l’écrivain sont contestables, il n’en reste pas moins un grand acteur de la vie littéraire parisienne auquel on doit, entre autres, l’entrée de la première femme à l’Académie : Marguerite Yourcenar. Bref, pour les amateurs, dont vous êtes peut-être, des émissions littéraires télévisées, Jean d’Ormesson a bercé de sa voix haut perchée de nombreuses soirées avec esprit et humour.

Je vous disais que je n’avais jamais lu de livre de lui, il faut aussi dire que je n’en n’avais jamais ressenti l’envie. Par un de ces hasards croustillants que je vais vous conter ici, je tiens son dernier ouvrage entre mes mains : « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ».

Je rendais hier visite au père de ma compagne, et à la fin de notre visite, il m’interpelle railleusement sur mon penchant littéraire et me supplie de le débarrasser d’un cadeau encombrant : une fâcheuse connaissance lui a offert pour Noël le dernier Jean d’O., alors qu’il ne peut supporter le personnage (qu’il qualifie de « réac. »). Je me fais l’avocat de l’écrivain en convoquant Céline pour dire qu’après tout il faut savoir séparer l’homme de l’écrivain et que c’est l’occasion de découvrir l’écriture de l’Académicien. Mais l’homme a ses principes et je cède à ses supplications le délestant de l’encombrant volume.

Je ne saurais comment qualifier ce livre : quelque part entre le roman, l’autofiction, l’autobiographie et l’essai ? Très rapidement je m’aperçois que le romancier se propose de jouer avec nous, de cabotiner à loisir comme il aime le faire. On sent que l’auteur aime faire preuve d’auto-dérision, de second degré et de fausse modestie. Les deux personnages principaux du roman sont :

« Moi : Magistrat intègre, sévère, bienveillant, ironiques. Dans les milieux intellectuels à la mode, souvent surnommé Sur-Moi avec une ombre de dérision en raison de ses hautes fonctions et de l’idée qu’il s’en fait.
Moi : C’est moi. Plaisirs, travail, ambitions, foutaises et Cie. » (extrait du début du livre).

Le livre se présente donc comme un long entretien où Moi interview Moi ! J’en ai survolé certains passages et je pense qu’on peut le lire ainsi, piochant ça et là des bons mots, des anecdotes colorées de l’auteur où se mêlent pêle-mêle histoire familiale, grande histoire, vie personnelle, mondanités, etc.
je vous propose pour cette destination deux pistes assez différentes plus celles que vous défricherez peut-être.
La première consistera à vous auto-entretenir avec vous-même comme vous le propose notre bon vieux Jean d’O.
La seconde, plus drôle sans doute ?, vous suggère d’user du titre en vous l’appropriant pour en faire le titre d’un texte. Par exemple :
- Je dirai malgré que cette vie fut bleue,
- Je dirai malgré que cette vie fut laborieuse,
- Je dirai malgré que cette vie fut enfarinée,
- Je dirai malgré que cette vie fut bancaire,
- Je dirai malgré que cette vie fut aquatique ?
Vous le voyez dans ces exemples, le choix loufoque du qualificatif final est très important pour la coloration de votre texte. Laissez aller avec le plus de spontanéité possible votre esprit, à la mode « brainstorming », pour tester le plus de possibles avant de vous embarquer.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient rendre un hommage différent à Jean d’Ormesson, n’hésitez pas à piocher dans son abondante production tout en nous faisant profiter dans une note en sus des sources de votre inspiration !
Quelques liens :
http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/jean-dormesson

http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Je-dirai-malgre-tout-que-cette-vie-fut-belle

http://flipbook.cantook.net/?d=%2F%2Fwww.edenlivres.fr%2Fflipbook%2Fpublications%2F160303.js&oid=3&c=&m=&l=&r=&f=pdf (on peut feuilleter ici « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle »).

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