Destination : 307 , Promenons-nous


A l’heure où l’été prolonge ses rayons orgueilleusement,
le temps d’une nouvelle destination a sonné.
Lisant Jean-Christophe Rufin nous contant son chemin de Saint-Jacques,
je ne puis que penser que les chemins de promenade sont propices à l’écriture.
Puisant du côté de ma bibliothèque d’écriture, après avoir pioché chez Lodge puis bénéficié de l’aide de Le Guin,
c’est au tour d’Odette et Michel Neumayer de nous tendre la main.
Ce couple longtemps a œuvré pour le développement des ateliers d’écriture dans notre beau pays.
Malheureusement, son livre « animer un atelier d’écriture » se digère mal, développant analyses et concepts, livrant profusion de détails…
Bref, on se fait un peu iéch comme disent les plus jeunes.
Cependant, au détour d’un chapitre,
« atelier 8, les écrivains marcheurs »,
après avoir goutté quelques lignes de René Char,
une proposition pourrait être de nature à nous séduire.
Je la simplifie.
Préparez-vous à partir en promenade, pour de vrai,
chaussures et tout ce qu’il vous faut.
Partez une heure au moins, avec vos pieds, où vous le souhaitez,
en ville, à la campagne, loin ou à proximité.
Arrêtez-vous si vous le souhaitez, notez, dessinez, si c’est ce que vous aviez prévu.
Une fois rentré, laissez votre plume s’inspirer de cette sortie,
nous raconter ce qu’elle a envie,
vous serez surpris du résultat.

Rufin, lui, ne prend pas de note,
il fait confiance à sa mémoire,
elle trie, élimine, amplifie, sélectionne.
Je crois qu’il a raison.
Qu’importe la vérité.

Deux autres livres encore pour cette destination.

« De la marche » de Henry David Thoreau,
un livre tout petit qui tient dans la poche.
Je l’ai acheté hier, me promenant à Toulouse,
en fin d’après-midi, une lumière incroyable
faisant ressortir de multiples couleurs rougeoyantes
sur un air d’automne chaud comme les aime la ville rose.
Je ne l’ai pas encore lu.
Son format me plaît, tout comme l’auteur.

« A la ligne » de Joseph Ponthus,
il est écrit comme un long poème, comme cette destination,
et je vous invite à essayer.
Acheté hier aussi, son style me plaît.
Le fond aussi : un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons.
Cela ressemble à du Bukowski,
on verra bien.

Promenez-vous bien,
laissez faire la nature,
elle vous viendra en aide.

JFP

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