Destination : 356 , Novélisation


C’est en écoutant ou en lisant une interview de Quentin Tarentino que j’ai appris
le terme : Novélisation. Je suis même surpris que mon correcteur orthographique ne me le souligne pas : ce mot existe bel et bien.
Le concept est très simple : c’est la transposition d’un film en roman (novel en anglais). Ce genre est plutôt mal aimé en France où il est volontiers assimilé à la marchandisation d’un produit dérivé (du film).
Pourtant, dans le sens inverse, cela pose peu de problème, c’est même encouragé : combien de romans sont jugés prometteurs puis adaptés (avec plus ou moins de réussite au cinéma).
Pour revenir du côté de Tarentino, le film s’appelle « Once Upon a time… in Hollywood » sorti en 2019 et la novélisation « Il était une fois à Hollywood » (sortie ces jours-ci, en 2021). N’ayant vu ni l’un ni lu l’autre, je ne peux me prononcer !
Ça y est ! J’ai retrouvé la source de l’interview : c’est dans le « Society » septembre / octobre. Tarentino y raconte son rapport à l’écriture, à son statut de possible écrivain.
Notons que la novélisation ne concerne pas uniquement la transformation d’un livre en roman, il est possible de novéliser un jeu vidéo, une bande dessinée, un feuilleton… en tout autre média que le roman. En étirant le concept, pourquoi ne pas novéliser une chanson, un article de presse, une recette, une lettre, une émission de radio, une pièce de théâtre…

Vous voyez, pour une fois, nous approchons rapidement de la destination. Bien sûr, nous ne disposons pas d’une année pour produire un roman, aussi notre novélisation sera une nouvellisation, c’est-à-dire une transformation en nouvelle.

Résumons les itinéraires possibles :

- Nouvellisation classique.
Nouvellisez un film qui vous a plu, changez-en si vous le voulez le nom des personnages, faites les adaptations qu’il vous plaira… Vous ne pouvez pas faire référence au film, il n’existe plus, c’est votre nouvelle qui le remplace. Concrètement, faites une liste de vos films préférés (ou ceux qui vous ont singulièrement intrigués). Prenez-en un, testez la possibilité de le transformer en roman, essayez d’entrer rapidement dans l’intrigue, simplifiez, transposez, illustrez… nouvellisez ! Possibilité en fin de citer le film ayant servi de modèle.

- Nouvellisation exotique.
Nouvellisez un autre média que le film. Je prends ici pour exemple la chanson. Jean-Jacques Goldmann vient d’avoir 70 ans, ce qui ne nous rajeunit pas. Nombre de ses chansons pourraient être nouvellisées. Je choisis « Elle a fait un bébé toute seule » (1987). Pour écrire ma nouvelle, je pioche les éléments, personnages dont j’ai besoin et que je trouve significatifs : l’absence de papa mais le géniteur scientifique, les années un peu folles, l’héroïne qui fume fume fume, qui court, a des aventures… Je note que cette chanson / histoire est racontée par un homme très ami avec l’héroïne et qui considère un peu l’enfant comme le sien… challenge : écrire la nouvelle avec cette contrainte. Je dois ajouter des éléments pour écrire la nouvelle et notamment réaliser une chute, c’est-à-dire une fin qui surprenne quelque peu mes lecteurs.
J’appelle nouvellisation exotique une chanson, une BD, une pièce… tout média porteur d’une certaine trame narrative autre que le film.

- Nouvellisation expérimentale.
C’est toujours une option intéressante d’un atelier d’écriture, voire une de ses missions : la dimension expérimentale, qui peut dérouter mais qui permet des découvertes. Ici, les aventuriers de l’écriture tenteront de nouvelliser une recette, une émission de télé ou de radio, une notice d’utilisation, un article de presse, un documentaire, une lettre… tout média à structure non narrative.


Bonne nouvelle : c’est à vous d’écrire !

JFP

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