Destination : 385 , Voies navigables


Cette destination est arrivée un peu par un concours de circonstances, ou par croisement d’idées. Alors que je lisais le drôle et léger « roman fleuve » de Philibert Humm, couronné par l’Interallié cette rentrée littéraire, je cherchais quelle image se dégageait de ce livre. Si j’en suis encore à la première partie de ce livre, il se dégage une impression de jeunesse, d’insouciance et de fanfaronnade potache. Ce livre ne se prend pas au sérieux, même si l’auteur joue au héros aventurier moderne. Au passage, il se moque presque des aînés qui ont sué sang et eau pour rapporter des récits à couper le souffle. Lui, avec deux amis, il va tenter de vivre l’épopée formidable consistant à descendre la Seine en canoë jusqu’à la mer. Jouant avec les codes de l’aventure, l’auteur nous confirme qu’aujourd’hui l’aventure est au coin de la rue, sur le trottoir d’en face et pour les plus téméraires dans la rivière voisine.
La destination que je vous propose est assez simple, elle consiste à se pencher au-dessus des cours d’eau qui nous environnent, il y en a toujours près de nous : ruisseaux, rivières, canaux, fleuves, les hommes ont toujours bâti leur habitat proche des commodités aquatiques. Souvenez-vous d’un ruisseau où vous accompagniez un parent pêcheur, d’une descente en Kayak épique, ou encore d’une baignade estivale sauvage, cela peut être le sujet de votre récit.
Il y a plusieurs façons d’envisager la chose : soit on reste à terre et il est aussi possible de raconter une histoire de rivière (pêche, promenade, halage, quais, marchandises, contemplations), soit nous rejoignons le fluide et il nous faut concevoir plusieurs possibilités : embarcation, baignade, nage, traversée à gué…
Ce thème de la voie navigable est hautement métaphorique, puisque le cours d’eau est une des métaphores les plus employées pour représenter la vie. Comme pour notre existence, la rivière ne s’écoule que dans un seul sens et elle a toujours une fin. Elle connaît des épisodes vifs et d’autres plus tranquilles, des périodes sèches, d’autres plus généreuses. La rivière c’est aussi un monde de vie et d’aventures, et je prendrais ici deux romans qui m’ont touché enfant : l’enfant et la rivière d’Henri Bosco et les aventures de Tom Sawyer de Mark Twain. Chez Bosco, il y a une poésie et un monde passé qui aujourd’hui me rendraient presque nostalgique. Mark Twain expose avec le Mississippi toute la jeunesse d’une nation impétueuse pleine de contradictions. Tom Sawyer trouve sur le Mississippi un terrain d’aventure grandiose à la hauteur des défis que la vie lui impose.
Si le thème est les voies navigables, seront aussi acceptées les étendues d’eau de diverses tailles allant de la mare à l’océan, tant que cela vous permettra de nous raconter quelque chose… peut-être une aventure ?

Jetez-vous à l’eau !

JFP

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