Destination : 11 , Poupées russes


Tout va très bien

Le commissaire est satisfait de cette journée qui s'achève. Après une enquête délicate où les preuves persistaient à se dissimuler, ses services viennent enfin de mettre le doigt sur l'auteur de l'assassinat de la rue des Sept-Dormants. Il ne reste plus qu'à l'appréhender, ce sera chose faite demain matin au réveil, à l'heure légale. Il rentre à pied à son domicile en sifflotant joyeusement « Tout va très bien, Madame la Marquise ! ».



Le lendemain, lorsqu'il arrive à son bureau, l'homme est là devant lui, ainsi que ses collaborateurs. L'interrogatoire va pouvoir commencer.



Germain Blondeau, tel est le nom du meurtrier présumé, décline donc ses identité, adresse, date de naissance, et répond sans hésitation aux questions qui lui sont posées. Les dernières concernent le mobile du crime.



- Pourquoi avez-vous tué Jeanne ?



- Parce que c'était la sour de ma femme.



- Ce n'est pas une raison suffisante. Pourquoi ?



- Pour me venger de ma femme et la faire souffrir.



- Pour vous venger de quoi ?



- Parce qu'elle a tué mon chat.



- Et pourquoi a-t-elle tué votre chat ?



- Parce que je lui avais filé une gifle ?



- Et pourquoi l'avez-vous frappée ?



- Parce qu'elle avait engueulé sa sour.



Là, le commissaire comprend que cet individu est incompréhensible et s'empresse de lui faire signer ses aveux.

Danièle