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L'inspiration

L’Inspiration



Je suis la muse, celle qui donne des ailes aux écrivains.

Je me permets toutes les audaces. Quand je jette mon dévolu sur un auteur, je ne le lâche plus.

Il ne dort plus, se nourrit peu et mal. Je lui colle des tendinites aux poignets. Je lui laisse les doigts gourds à force de taper sur ce maudit clavier aussi récalcitrant qu’un âne en colère.

Il recommence à l’envi ses textes, ses phrases. Il rature, gomme, casse ses crayons, les mâchouille, efface son écran d’ordinateur s’arrête pour reprendre son souffle, et replonge le nez et les yeux sur ses feuillets qui dansent. Il est comme l’oncle bricoleur de Boris Vian.

Oui, vous l’avez compris, je suis l’inspiration. Je dévore tout sur mon passage. Je suis le feu et la flamme. Je suis la mouche du coche. Je suis la sangsue qui ne laisse aucun auteur en paix. Je lui vole son temps, ses amis, ses loisirs. Je m’acharne sur sa peau jusqu’à en extraire le meilleur le jus.

Je le veux Flaubert quant au style donc doit se déloger de son siège et arpenter les pièces de son appartement pour hurler ses mots et je lui brûle les tympans.

Je le veux poète et l’oblige à fouiller sa mémoire pour trouver la rime riche ou embrassée qui convient le mieux, sans oublier les césures, hémistiches et autres alexandrins.

Je le veux créatif, inventif et doit pour cela garder l’esprit ouvert au monde

Je le veux humoriste et lui fait chercher les bons et les jeux de mots, les contrepèteries les plus hilarantes, les calembours les plus raffinés et le force à rire de lui-même et à faire rire aussi à ses dépends.

Mais un auteur inspiré, c’est tellement une belle histoire.



Lilou-Frédotte



jeudi 7 octobre 2010

frédotte