Destination : 141 , Hopper avant l'arrière saison


Je viens d'entendre parler d'une magnifique exposition Edward Hopper* à
Lausanne. Quelle chance ont nos amis Helvètes ! S'il y en a qui peuvent
témoigner sur cette expo... Loin d'être un critique d'art, j'aime
l'atmosphère et la couleur distillées par les toiles d'Hopper. J'aime
ses mises en scènes cinématographiques, ses personnages, les maisons de
bois, les phares... Tout cet univers esthétique nous parle, porte en lui
un âge d'or de l'american way of life. On a envie d'imaginer la vie des
sujets peints par Hopper, loin d'être énigmatiques on a l'impression
qu'en tendant un peu l'oreille (et la plume) ils vont se mettre à nous
parler, nous conter leur vie, leur histoire.

C'est à ce petit jeu que s'est laissé prendre Philippe Besson**, en
2002, avec « l'arrière saison ». Mais écoutons plutôt l'auteur : « Au
commencement, il y a cette peinture*** d'Edward Hopper qu'on peut voir à
Chicago. J'ai dû l'apercevoir à plusieurs reprises avant de m'en
procurer une reproduction, un dimanche d'ennui. Un soir, sans intention
particulière, j'ai observé la femme en robe rouge de la peinture, assise
au comptoir d'un café nommé Phillies, entourée de trois hommes. Alors,
ça s'est imposé à moi, sans que j'ai rien cherché. J'ai eu l'envie
impérieuse de raconter l'histoire de cette femme et des trois hommes
autour d'elle, et d'un café de Cape Cod. »

Bien que j'ai lu d'une traite ce court roman, avec plaisir, je n'ai
jamais complètement adhéré à la vision de Philippe Besson. J'ai trouvé
que ses personnages étaient trop modernes pour être ceux du tableau.
C'est toujours la même histoire : je m'étais fait une représentation des
personnages d'après le tableau et le livre venait violer cette vision ;
chose qui nous arrive fréquemment lors d'une adaptation
cinématographique d'un livre que l'on a beaucoup aimé. Là c'est
l'inverse : la peinture est si puissante que le livre n'était pas à
l'unisson. (Avis très personnel puisque cet excellent roman a reçu le
grand prix RTL-Lire et obtenu un beau succès critique).

A nous de jouer au jeu de Philippe Besson : allez donc visiter les
toiles d'Hooper et livrez-nous votre histoire. A la fin de votre texte,
ou au début, mettez-nous un lien pour que l'on puisse voir le tableau
inspirateur. Ne vous limitez pas à la nouvelle, écrivez des dialogues,
des lettres, des poèmes, pourquoi pas une annonce immobilière, une
chanson, une recette, etc...

* http://www.fondation-hermitage.ch/ (peu de choses à y voir
malheureusement)

** http://www.philippebesson.com/rayon_arriere_presentation.htm

***
http://www.ibiblio.org/wm/paint/auth/hopper/street/hopper.nighthawks.jpg
(Nighthawks, 1942)

http://www.nga.gov/exhibitions/2007/hopper/index.shtm (en anglais mais
magnifique et facile à naviguer)

un site qui inventorie l’œuvre d'Hopper et qui a eu la gentillesse de demander que nous le citions :
http://www.artsy.net/artist/edward-hopper

http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Hopper (l'incontournable
encyclopédie, avec une liste de liens pour voir les oeuvres de l'artiste).

Bon courage,
JFP

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