Destination : 172 , au long court


Au départ j’ai entendu parler d’une pièce interprétée par Denis Podalydès : « ce que j’appelle oubli », l’acteur est seul sur scène avec un texte et quel texte : celui d’un livre du même nom , écrit par Laurent Mauvignier, un écrivain qu’il faudra absolument que je prenne le temps de découvrir : son livre court (66 pages), d’une seule phrase, raconte les suites d’un fait divers attristant : un buveur de bière interpellé pour qui les choses dégénèrent au point de finir au drame : la mort ; vous irez lire un peu plus loin à l’aide d’un lien de quoi il retourne plus précisément, pour l’instant, je vous garde en tête à tête pour vous parler de la destination en cours : il s’agira d’écrire un texte d’une seule phrase, pour lequel vous pourrez mais ce n’est pas une obligation, prendre pour point de départ un fait divers, à ce sujet quelques liens plus bas vous proposeront des pistes mais vous pourrez aussi suivre vos propres chemins, ces derniers ne devant en aucune manière être ponctués de points, chose que je trouve difficile, tant il est nécessaire de faire des pauses et d’instiller des silences, alors que poursuivre sans cesse le récit crée une sorte de vertige, d’essoufflement, ce qui ne semble pas arriver chez Laurent Mauvinier qui n’est cependant pas l’inventeur du roman en une phrase, des recherches m’ayant permis de trouver notamment : Bohumil Hrabal, Philippe Solers, Marie NDiaye et plus proche de nous encore, Mathias Enard et son « Zone » qui reçut en 2008 un bel accueil de la critique, tout cela pour vous dire que je suis heureux d’arriver au bout de l’énoncé de cette destination sans point, je me rends compte que j’ai été obligé d’employer certains termes, de répéter certaines choses et d’ajouter certains passages pour ne pas utiliser de points, comme si l’absence de points allongeait la route !

Les points interdits sont ceux qui imposent la fin d’une phrase et donc le commencement d’une nouvelle, ensuite. Sont donc proscrits : . ! ? et autres … Logiquement, tout le reste est autorisé ! Bien que certains signes -, /, =, me paraissent plus que limites, à vous de voir, prenez des libertés ou augmentez la contrainte ?

La pièce :
http://www.comedie-francaise.fr/spectacle-comedie-francaise.php?spid=308&id=517 (elle se termine le 22 avril, je ne l’ai pas vue, et c’est complet !)

Laurent Mauvignier, son site officiel ?
http://www.laurent-mauvignier.net/

« Ce que j’appelle oubli », une critique et un extrait :
http://lepandemoniumlitteraire.blogspot.fr/2011/06/ce-que-jappelle-oubli-de-laurent.html

Un site effrayant qui dresse la liste de tous les faits divers parisiens pour que vous sachiez si vous habitez un quartier « sûr » :
http://www.riskinparis.com/article-mai-49952414.html
Utilisez les liens si nécessaire : gangs, crimes à New-York…

Dans le même genre, un peu moins édifiant, un peu plus loufoque :
http://guide-des-faits-divers.over-blog.com/

Le recensement mois par mois de tous les faits divers dans l’hexagone :
http://faitdiversfrance.wordpress.com/ />
Il est clair que je ne cautionne pas les trois derniers sites cités, ils serviront de documentation à l’écrivain amateur.

Les Romans et auteurs Monophrastiques *(je revendique la paternité de cet hideux barbarisme) :

« Ce que j’appelle oubli » Laurent Mauvignier, 2011
« Cours de danse pour adultes et élèves avancés » Bohumil Hr adal, 1969
« Paradis » Philippe Solers, 1973
« Zone » Mathias Enard, 2008
« Comédie classique » Marie NDiaye, 1986

Je n’ai eu ni la chance, ni le courage de lire un roman d’une si longue phrase, mais je suis tenté par celui de Laurent Mauvignier. Bien sûr la liste ci-dessus est loin d’être exhaustive, vous pourrez la compléter à loisir, avec vos propres recherches.

*Recherches faites, je ne suis pas l’inventeur de cette abomination, d’autres ont osé avant moi. Je ne peux m’empêcher de citer Audiard : « les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait » (in « les tontons flingueurs »). Bon, je trouve que je suis un peu prétentieux !
Pour finir : il n’y a pas de faute à « long court », c’est voulu.

Bises à tous,
JFP

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