Destination : 340 , Immersions


J’ai fait une rencontre éblouissante. Une rencontre culturelle qui m’a bouleversé. Bien que je n’ai pas rencontré physiquement l’auteur en question, la découverte de son œuvre et de son histoire m’a subjugué.
Pas plus tard qu’avant-hier soir, à la fin du magazine « 28’ » de la chaine arte (que je vous conseille), Geoffroy Delorme était invité. Ce jeune homme plein de sincérité et d’humilité venait raconter ses sept années passées à vivre parmi les chevreuils dans une forêt bretonne.
Son histoire est bouleversante de simplicité et de beauté.
Enfant, Geoffroy a peu d’amis, il n’est pas scolarisé, il suit les cours par correspondance. Ce qui l’intéresse, c’est la nature qui commence dès le grand jardin derrière la maison familiale. Un peu plus loin, il y a la forêt. Petit à petit, Geoffrey fait des incursions de plus en plus longues dans cette forêt où il se sent si bien. Un jour, il veut essayer de vivre dans cette forêt, le plus simplement du monde, sans y apporter quoi que ce soit, ni tente, ni même un sac de couchage. C’est alors qu’il va rencontrer les chevreuils ou plutôt que ces derniers vont par curiosité s’approcher petit à petit de lui. Geoffroy va tout partager avec eux, se nourrir parmi eux, dormir par petits moments, avoir des amitiés…
Ce qui est incroyable, c’est qu’il va passer sept années parmi eux dans la forêt, vivant des drames (animaux chassés et tués) et des bonheurs (naissances de faons). Il a appris à communiquer avec ses amis (il peut aboyer imitant les différents codes des chevreuils). Quand il raconte cette vie, il y a quelque chose d’authentique et de désintéressé qui est touchant. Il ne juge jamais les hommes qui ne pensent pas comme lui, ne fait pas d’anthropocentrisme en humanisant les chevreuils. Il raconte une belle histoire naturelle, sans militantisme, une aventure qu’il a choisie à côté de chez lui, quelque chose qui a du sens.
Si cette histoire m’a autant touché, c’est parce qu’elle fait écho avec une partie de mon enfance où je passais de très longs moments dans la forêt proche de la ferme de mes grands parents, des journées entières qui étaient des moments de bonheur et d’apaisement formidables. Si je ne suis pas devenu ami avec des chevreuils bien que j’en ai croisés, c’est une rencontre avec un renard qui m’a le plus marqué, mais c’est une autre histoire !
Pour en revenir à Geoffroy, le plus dur a été de revenir parmi les hommes, je crois qu’il a mis près de trois années pour se réhabituer complètement à ses congénères. Pourquoi a-t-il quitté la forêt ? Parce qu’il y a rencontré sa future compagne, mais je n’en sais pas plus !

Ce que je vous propose au cours de cette destination, c’est de nous conter une immersion de votre héros dans un milieu qui lui est plus ou moins étranger. Probablement que vous ferez œuvre de fiction (je ne vous vois pas partir sept ans pour revenir écrire votre texte).
N’ayez peur d’aucune immersion : racontez-nous votre vie auprès des poissons, dans les nuages, au sein des manchots de l’arctique, au milieu du Sahara…
Notez que la littérature est abondamment fournie en histoires de personnes ayant pratiqué des immersions étonnantes : des héroïnes scientifiques (Dian Fossey et Jane Goodall) qui ont vécu avec les gorilles ou les chimpanzés, des anthropologues partageant la vie de peuplades primitives…
Des immersions encore plus inattendues sont également à envisager : au cœur des ordinateurs, parmi les grains de sable d’une dune, aux confins de la galaxie, au milieu du microbiote intestinal d’un mammifère, parmi les mots d’un roman de Proust…

Oubliez que vous êtes une femme ou un homme, allez là où votre imagination vous guidera !

Pensez juste à revenir pour nous rapporter votre texte !

JFP

http://lechevreuil.wixsite.com/geoffroy-delorme site minimaliste de Geoffroy Delorme
http://www.franceinter.fr/emissions/le-temps-d-un-bivouac/le-temps-d-un-bivouac-13-fevrier-2021 belle émission où Geoffroy Delorme a expliqué son aventure

lire les textes de la destination