Destination : 377 , Philo de rentrée


Peut-être avez-vous déjà entendu le philosophe français André Comte Sponville. Si ce n’est le cas, j’espère que vous pourrez prochainement le faire. Plusieurs fois, j’ai été touché par la justesse, la proximité, la sincérité mais également l’accessibilité de ses propos.
C’est un philosophe qui a accommodé sa philosophie avec les épreuves que sa vie, qui comme il le dit, traversent aussi le vécu de tout un chacun : deuils, séparations…
Dernièrement, je l’entendais souligner que pour être heureux, il ne fallait pas avoir d’espoir ! C’est contre-intuitif, pourtant si l’on s’y arrête deux secondes, c’est évident : espérer c’est attendre le bonheur, espérer c’est finir par être déçu. Pour mieux comprendre, celui qui n’est pas dans l’espérance, n’est pas dans l’attente, dans le désir d’un avenir meilleur, il est dans le présent. Pour être encore plus clair, être heureux c’est accepter ce que l’on est maintenant, accepter la douleur, la difficulté (comme cela, nul besoin de recourir à l’espoir). Là où celui qui espère est en attente d’un futur meilleur, celui qui accepte vit un présent si ce n’est heureux, au moins non malheureux. Car c’est la deuxième chose que m’a fait réaliser Comte-Sponville : si l’on ne sait définir le bonheur, on sait en revanche ce qu’est le malheur, la douleur, la tristesse, la souffrance. Alors, pour lui, le bonheur, indéfinissable, est l’état plus ou moins long qui se situe entre deux épisodes de malheur. Plus la vie avance, plus nous nous rendons compte du bien-fondé de cette remarque. Pour finir cette envolée philosophique, Comte-Sponville n’a pas découvert cela, c’est présent au sein de mouvements spirituels orientaux (et peut-être aussi africains) : des philosophies de l’acceptation totale de son être, de sa condition, de son environnement, acceptation toute aussi totale que dans certaines pratiques on tente de faire le vide, toucher le néant…
Je vous propose pour cette destination de faire un tour du côté de Comte Sponville. Il s’est fait connaître en 1995, en publiant son Petit Traité des grandes vertus. Dans cet ouvrage, il se focalise sur dix-huit vertus importantes, c’est-à-dire de vertu à cultiver pour vivre mieux, en augmentant l’estime de soi de la personne qui les développe. Dans une première piste, je vous propose de choisir une de ces vertus et d’écrire votre texte dessus, avec une libre inspiration.
Voici cette liste :
La politesse
La fidélité
La prudence
La tempérance
Le courage
La justice
La générosité
La compassion
La miséricorde
La gratitude
L'humilité
La simplicité
La tolérance (le respect)
La pureté
La douceur
La bonne foi (l’honnêteté, la probité)
L'humour
L'amour
La seconde piste proposée est autour de l’espoir et de l’acceptation de sa / notre condition, pour faire le lien avec la philosophie que je citais en préambule, voyez si cela fait naître en vous l’envie de raconter quelque chose, une histoire…

Je laisse à André Comte Sponville le mot de la fin :

“Partir, c'est mourir un peu. Ecrire, c'est vivre davantage.” (in Impromptus, PUF, 1996)

JFP

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