Destination : 177 , Les 2èmes Jeux Oulipiques d’Ailleurs


jeux 2012

Jeux oulipiques 2012





Tautogramme





Posté près du piédestal de pierre polie

D’un petit Pan de polissonne posture,

Le promeneur pensif avait posé son regard de poète

Sur le panorama d’un paradis de verdure.



Sur un pauvre banc perdu dans la pénombre pâlie

Une paire d’amants passionnés se parlait, paisible parure,

Se promettait, pardi, pour toujours et sans parjure,

Patient amour et qui perdure… Peut-être,



Pensait le poète, piteux et jaloux. Trop poli

Pour être honnête ! Mais le petit être

A leurs pieds qui faisait des pâtés, leur progéniture,

De l’humaine folie portait la parfaite peinture :



« Paix, penseur poussif ! Pose là tes « peut-être »

Et prends le temps de vivre. Profite, passive créature,

Des plaisirs que te prodigue à présent la nature :

Prête l’oreille et le cœur aux possibles folies ! »







Lipogramme





Survivant ou non à l’ouragan,

Qu’importait ?

Toujours à l’affût d’azurs parfaits

Nous imaginions,

Pur cristal,

Un port astral.

Un parfum, jadis connu,

Soudain nous invitait à l’inconnu…

La frondaison murmurait :

Un soir, oui, nous irons,

Loin, loin d’ici,

Nous partirons,

Pour la nuit sans souci,

Un instant aboli.







Pangramme





C’était le soir. In Hyde Park’s Garden, In the west of London, vint l’heure des amoureux. Joyeusement blottis, écoutez-les qui rêvent de tutoyer les étoiles !







Centons





1



Non loin de l’orage où j’avais survécu,

A l’ombre des senteurs revenues

D’une fugace canopée de marbre démodé,

J’écoutais, le front noir empourpré,



Les tendres questions et les douces réponses

Des sables déroulés au couchant des quinconces,

Et la fin de l’été lentement descendait

Du haut des étoiles où l’enfant perdu jouait.





2



Tout s’apaisait. C’était le soir.

C’était l’heure illusoire

Où déployant ses voiles

Dans le haut des étoiles

L’ombre lentement descendant sur le sable

Jouait comme un enfant.



C’était le soir.

Point de vie.

Rien ne compte.

Ecoutez l’adorable conte,

Le souvenir étrange

D’une fin d’été

Où tremblait, comme à dessein,

Un enfant Sylvain,

Ridant l’eau du bassin

De son rire frais.



Le souvenir en est fugace,

Ce rêve est démodé,

Et la mer qui efface

Les sables déroulés

Sur les étranges plages

Des mémoires oubliées

A déployé ses voiles

Haut dans les étoiles,

Et l’ombre lentement descendant sur le sable

Joue comme un enfant.



Aux premières lueurs

Nous accosterons, mon tendre cœur,

Au port où tout s’apaise,

Une fin de beau jour à la fin de l’été.





josee