Destination : 135 , Mise en abîme


errare humamum



Errare humanum





Un jeune homme de bonne famille, très amoureux et tout récemment fiancé avec la belle Elise, désire lui offrir un petit cadeau. Un peu hésitant, il demande conseil à sa sœur. Celle-ci suggère de l’accompagner dans une boutique de lingerie fine ; d’ailleurs elle a des achats à faire.

Le choix fût difficile mais il opta pour une élégante paire de gants en cuir de chevreau beurre frais dont les poignets sont garnis de volants ajourés. Pendant que sa sœur faisait ses propres emplettes, des strings, des porte-jarretelles et autres colifichets en dentelle de Calais, il rédige un billet pour accompagner son présent. La vendeuse vraiment très aimable, propose des emballages cadeaux et de se charger de la livraison.

Dérangée par une autre cliente, difficile à souhaits, elle échange les paquets et la promise reçut les strings avec cette la lettre.



Ma très chère Elise,



Comme je ne puis vous rencontrer avant la fin de la semaine, je vous faire parvenir ce petit présent qui j’espère vous comblera de bonheur. Je l’ai choisi méticuleusement en pensant très fort à vous. Ils sont à mes yeux assortis à vos si beaux yeux noisette.

Cependant, la vendeuse m’a fait quelques recommandations et je vous les transmets scrupuleusement.

Avant de les enfiler, il faudra souffler tout doucement dedans pour éviter les faux plis qui pourraient vous blesser et bien les talquer pour qu’ils glissent plus aisément.

Les jours de la dentelle sont si délicatement rebrodés que vous devrez veiller à ne les pas faire d’accrocs et agrandir les trous.

Si jamais ils se tachaient, surtout ne pas les laver, cela risquerait de les déformer, seulement les frotter l’un contre l’autre très lentement pendant deux minutes.

Vous n’aurez aucune sensation de moiteur car la doublure est en pure soie et s’imprégnera même de votre parfum ambré et si subtil. Je pense qu’ils sont exactement votre taille, ma sœur les a essayés.

Il me tarde tant de vous les voir porter que je vais compter les heures d’ici notre prochain rendez-vous.

Souffrez donc que je baise délicatement les doigts.



Votre Gontrand

Fredotte